Ne pas refuser 

« Ne pas refuser » est une invitation à accueillir pleinement l’expérience de l’instant présent, sans résistance ni rejet. Ce concept, souvent associé à des pratiques de pleine conscience, à la philosophie de la non-dualité ou à des approches spirituelles, peut transformer profondément notre relation avec nous-mêmes et avec la vie. Voici une explication détaillée de ce principe :

Que signifie « ne pas refuser » ?

« Ne pas refuser » consiste à accepter tout ce qui se présente, qu’il s’agisse de pensées, d’émotions, de sensations ou d’événements extérieurs.

Cela ne signifie pas qu’on doit tout aimer ou approuver, mais qu’on cesse de lutter contre ce qui est déjà là.

C’est un état d’ouverture totale, où l’on ne cherche pas à fuir, à contrôler ou à modifier l’expérience du moment.

Exemple : Si une émotion difficile, comme la tristesse, surgit, « ne pas refuser » signifie l’accepter pleinement, sans tenter de la réprimer ou de l’éviter. Vous reconnaissez : « Cette tristesse est là, et c’est OK. »

Pourquoi refusons-nous souvent ce qui est ?

Refuser ou résister est une réaction naturelle du mental face à ce qu’il perçoit comme inconfortable ou indésirable. Les raisons incluent :

  • Le conditionnement social : On apprend à rejeter les émotions « négatives » (comme la colère ou la peur) et à rechercher uniquement le « positif ».
  • La peur de souffrir : Résister donne une illusion de contrôle face à ce qui semble menaçant.
  • Le jugement dualiste : Nous qualifions certaines expériences de « bonnes » ou « mauvaises », et résistons à celles que nous percevons comme « mauvaises ».

Les conséquences de refuser ce qui est

Refuser une situation ou une expérience engendre :

  • Tension et souffrance : La résistance crée un conflit intérieur, car nous luttons contre la réalité.
  • Amplification de ce qui est rejeté : Ce que nous repoussons a souvent tendance à persister ou à s’intensifier (par exemple, refuser une peur peut la rendre plus envahissante).
  • Perte de connexion avec le présent : En refusant l’expérience actuelle, on se coupe de l’instant présent.

Les bienfaits de « ne pas refuser »

Apaisement intérieur : L’acceptation dissout la tension et la lutte.

Clarté émotionnelle : En accueillant nos émotions, elles circulent plus librement au lieu de stagner ou de s’enkyster.

Présence accrue : En cessant de fuir, on se reconnecte à l’instant présent, dans toute sa richesse.

Transformation naturelle : Lorsque l’on accepte pleinement une expérience, elle perd souvent son emprise sur nous et évolue naturellement.

« Ne pas refuser » et la non-dualité

Dans la perspective non-duelle, « ne pas refuser » est une reconnaissance que :

  • Tout ce qui se présente dans l’instant fait partie de l’unité de la réalité. Il n’y a rien de « séparé » à rejeter.
  • Refuser, c’est nourrir l’illusion de la séparation : un « moi » qui lutte contre un « autre » (une émotion, une situation, une pensée).
  • En ne refusant pas, on se place dans une attitude d’accueil et de reconnaissance que tout est déjà complet et parfait tel que c’est.

Exemple : Si une douleur physique survient, au lieu de dire « je ne veux pas cette douleur », on l’accueille comme une partie intégrante de l’expérience actuelle, sans la considérer comme « moi » ou « autre ».

« Ne pas refuser » ne signifie pas passivité

Attention : accepter ce qui est ne signifie pas renoncer à agir ou à changer une situation.

L’acceptation permet de voir la réalité clairement, sans filtre émotionnel ou mental, ce qui ouvre la voie à une action plus juste et alignée.

Vous pouvez accepter une situation désagréable tout en prenant des mesures pour l’améliorer, mais sans résistance intérieure.

Exemple : Si vous êtes pris dans un embouteillage, ne pas refuser signifie accepter la réalité de l’embouteillage (c’est là, inutile de lutter mentalement). Ensuite, vous pouvez choisir une solution pratique, comme écouter un podcast ou prendre une autre route, mais depuis un espace d’acceptation.

Comment pratiquer « ne pas refuser » ?

Observer sans juger : Prenez conscience de vos résistances. Remarquez quand vous dites intérieurement « je ne veux pas cela » ou « cela ne devrait pas être ».

Accueillir les sensations : Portez votre attention sur le corps. Ressentez les émotions ou les sensations physiques associées à ce que vous refusez, sans chercher à les modifier.

Lâcher les histoires mentales : Souvent, le refus provient d’histoires que le mental crée autour de la situation. Essayez de simplement revenir à l’expérience brute.

Pratiquer la gratitude : Même face à une difficulté, cherchez ce qu’elle peut vous enseigner ou comment elle peut vous transformer.

Une métaphore pour comprendre

Imaginez un rocher dans une rivière :

  • Si la rivière essaie de « refuser » le rocher (en le combattant ou en essayant de l’éviter), elle crée des turbulences.
  • Si la rivière accepte pleinement le rocher, elle le contourne naturellement et poursuit son chemin, sans effort.

De la même manière, « ne pas refuser » consiste à laisser la vie s’écouler, à permettre à chaque expérience d’être ce qu’elle est, tout en restant fluide et ouvert.

En résumé

« Ne pas refuser » est une posture d’ouverture et d’acceptation totale envers tout ce qui se manifeste dans l’instant présent.

Cela implique :

  • De cesser la lutte intérieure.
  • De reconnaître que tout fait partie de la vie, et que rien ne doit être rejeté.
  • De trouver la paix non pas en changeant la réalité, mais en acceptant pleinement ce qui est.

Cette pratique transforme non seulement notre relation à la souffrance, mais elle nous ouvre aussi à une vie plus riche, plus sereine et plus alignée avec la réalité telle qu’elle est.